vendredi 18 octobre 2013, par .
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Durant deux jours, quatre étudiants français de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design du Havre et de Rouen (ESADHAR) et quatre étudiants anglais du Bachelor of Street arts de l’University of Winchester se sont réunis pour la première fois à l’Atelier 231 afin de mener ensemble une réflexion sur l’élaboration de la future scénographie de la 4e édition du festival Fish & Chips
Il faut croire qu’en plaçant la création artistique au centre de chacune des actions, les partenaires du réseau ZEPA 2 redéfinissent à leur façon une ligne de flottaison imaginaire entre les côtes franco-anglaises contribuant ainsi à jeter des passerelles artistiques, voire à créer des liaisons transmanche d’un nouveau genre.
Sous l’œil bienveillant de leurs professeurs et sous la direction artistique du collectif Les Plastiqueurs, les deux groupes d’étudiants ont ainsi posé les bases d’un projet scénographique commun. Les papiers et les crayons ont supplanté la barrière de la langue et divers croquis sont venus étoffer au fur et à mesure des échanges les murs vierges de la salle de travail.
Christophe Mouchère, régisseur général de l’Atelier 231 et ancien élève des Beaux Arts du Havre était également présent lors de cette rencontre afin d’apporter son expérience en tant que directeur technique de l’événement. Une manière de confronter les étudiants dès le début de leur réflexion à la réalité technique du lieu.
« Si le travail sur la scénographie d’un tel événement se révèle être une aventure passionnante, la découverte d’un lieu comme celui de l’Atelier 231 fût également très inspirant » souligne une étudiante anglaise, encore étonnée qu’une structure de la sorte dédiée à la création artistique puisse exister en France.
D’autres distinctions ont émergées au fil de la rencontre. « Les anglais ont un regard plus pragmatique » constate Eliott, étudiant à l’ESADHAR. « Ils intègrent dès le début de leur réflexion la place du public par exemple, alors que nous portons davantage un regard conceptuel sur la création de manière générale ».
Après quelques heures d’échange, les étudiants ont naturellement dégagé une piste de travail. « Comme une évidence, chacun a souhaité mettre en avant l’aspect maritime de l’événement » se réjouit Fabrice Deperrois, directeur artistique du collectif Les Plastiqueurs. Les affiches des éditions précédentes mettant en exergue cet univers proche de celui de Jules Verne avaient accroché l’oeil des étudiants dès leur arrivée à l’Atelier 231. Mais développer cette thématique à l’échelle de la scénographie sera une première pour le festival.
A l’issue de ces deux journées de travail, Fabrice repart satisfait de ces échanges. « Nous avons défini notre projet artistique. L’idée principale sera de transformer l’espace qui sépare les deux bâtiments de l’Atelier 231 en un aquarium géant. On imagine des poissons traverser la Promenade des Anglais par exemple et nous aurons certainement recours à l’utilisation de la vidéo pour d’autres installations ».
Les prémices de la scénographie sont donc posées, tout comme la méthodologie de travail. La collaboration se prolongera désormais à distance afin de respecter les échéances. Des groupes de travail franco-britannique sont formés et quelques grands axes ont été répartis. « Les éléments virtuels de la scénographie seront réalisés en Angleterre, tandis que l’élaboration d’éléments matériels sera effectué en France dans les ateliers de l’ESADHAR et celui des Plastiqueurs » explique Fabrice.
Pour découvrir le résultat final, il faudra désormais patienter jusqu’au 29, 30 et 31 janvier 2014, date de la 4e édition du Fish & Chips. Les 8 étudiants se retrouveront une dizaine de jours à l’Atelier 231 avant l’événement pour la réalisation concrète de la scénographie. D’ici là, la traversée artistique s’annonce passionnante et la confrontation stimulante. On leur souhaite bon vent !
Texte : Sylvain Marchand
Photos : Christophe Mouchère et Sylvain Marchand