jeudi 18 décembre 2014, par .
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« Les Européens doivent apprendre que, ensemble, ils peuvent encore porter haut leur modèle de société fondé sur l’État social et leur diversité nationale et culturelle"*.
Cette citation, rapportée par Thomas Perrin, intervenant principal de l’évènement, résume ce sur quoi, modestement, les quelques 70 participants à la Rencontre professionnelle "France-Angleterre : la Culture en question" ont échangé, à Loos-en-Gohelle, les 9 et 10 décembre 2014.
L’accueil réservé par Culture Commune, les temps d’échange entre sessions plénières et ateliers ont été autant de moments pour apprendre à se connaître, déjà, parler de la construction de la culture en Europe, ensuite, en voir comment la faire potentiellement ensemble, enfin...
...Tout en profitant des interventions artistiques de la compagnie On Off, dont les quatre chanteuses, deux françaises et deux britanniques, ont livré des chansons aux participants, qui dans la langue de Shakespeare, qui dans la langue de Molière ; ou du collectif d’étudiants de l’université d’Artois Push Plus, dont l’orgie gastronomique de "Bouchée à la reine" n’a pourtant pas coupé l’appétit des spectateurs...
Thomas Perrin, Maître de Conférence, après un historique du développement culturel et des politiques publiques culturelles en Europe, a montré que la culture, même si un peu "coincée" de toutes parts entre les notions d’innovation, formation et industries créatives, a son rôle à jouer dans la période 2014-2020.
Cette rencontre était aussi l’occasion de réfléchir sur ses propres pratiques : HeeKyung Lee et Nuala Morse ont rétribué leurs travaux d’observation et de recherche sur le ZEPA 2.
Elles ont mis en avant, pour la première, l’humilité nécessaire des partenaires impliqués pour réaliser des actions ensemble et avec des structures de l’autre côté
de la Manche. La seconde, Nuala, a expliqué la notion de "décalage" produit par l’action culturelle transfrontalière sur les territoires, et le jeu, la dimension affective et la dimension sociale qu’elle véhicule, et les différentes formes de participation qu’elle occasionne.
Pas simple d’échanger sur des thèmes qui, a priori, ne relèvent pas directement de la culture. Et pourtant, les discussions des ateliers ont été fructueuses pour la plupart. Sans forcément trouver des réponses sur les thèmes de la culture et du développement local, de la trans-sectorialité, de la formation et du milieu naturel, l’échange d’expériences de chacun dans ces domaines prouve que les acteurs culturels sont "armés" pour bâtir la culture transfrontalière de demain. C’est de la rencontre avec l’autre, de la confrontation des pratiques que naîtra l’innovation culturelle. Et encore une fois, cette rencontre aura posé, avec humilité, une première pierre à cet édifice.
* Bofinger/Habermas/Nida-Rümelin, Le Monde 27/08/2012.
Photos : Estelle Coquerel, Anne Delétoille